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Alimentation des adolescents

News numéro 17 : décembre 2020

L’adolescence est une période de mutation importante du corps où l’individu construit son propre rapport à la nourriture. Les problèmes de poids chez les jeunes sont fréquents : 19% sont en surpoids, 13% en état de maigreur. En cause : des mauvaises habitudes alimentaires et un manque d’activité physique.

 

I) Comportements alimentaires des adolescents

On constate dans l’alimentation actuelle des adolescents quelques spécificités :

– une consommation insuffisante de fruits et légumes ;
– une consommation trop élevée de produits gras ou sucrés tels que snacks, pizzas, hamburgers ou sodas ;
– un excès de grignotages lié à la faim quand les repas ne sont assez complets, ou à l’ennui ;
– une durée très courte des différents repas qui sont souvent pris à l’extérieur et 25% déclarent en sauter un. Cette déstructuration est en partie liée à la perte des repères, due à l’explosion familiale.

Une enquête récente a montré que les adolescents ont tendance à perdre les habitudes qu’ils avaient plus jeunes : à 15 ans, 43% ne prennent pas de petit-déjeuner régulièrement contre 28% à 11 ans. Seulement 20% consomment un fruit et un légume par jour alors que la moitié d’entre eux ingèrent quotidiennement des sucreries ou des boissons sucrées.

Par ailleurs, on constate une obsession grandissante de la minceur surtout chez les filles. À 15 ans, la moitié d’entre elles déclare avoir besoin de faire un régime alors qu’à cet âge seule 1 fille sur 10 est en surpoids avéré. Cette obsession est à l’origine de problèmes de santé qui vont de la malnutrition et des carences jusqu’aux troubles du comportement alimentaire comme l’anorexie et la boulimie. Par contre 20% des garçons se trouvent trop maigres. Il est important de rassurer les familles sur les modifications corporelles inhérentes à l’adolescence afin qu’elles ne prennent pas de mesures alimentaires préjudiciables.

 

II) Besoins nutritionnels

Les besoins en énergie augmentent pendant l’adolescence. Ceux des filles s’accroissent entre 10 et 13 ans, ceux des garçons entre 13 et 18 ans.

– C’est une période essentielle pour la minéralisation du squelette. La constitution d’un solide capital osseux pendant l’adolescence contribue à prévenir les problèmes d’ostéoporose qui peuvent survenir après 50 ans. Les besoins en calcium sont multipliés par 3 par rapport à l’adulte, ils sont estimés à 1200 mg/j. Une enquête a montré qu’ils n’étaient pas couverts chez 57% des garçons et 80% des filles.

– Il en est de même pour la vitamine D qui permet la fixation du calcium, l’apport conseillé étant de 400 UI/j.

– On trouve calcium et vitamine D dans les produits laitiers, les légumes feuilles (épinards, choux), les légumineuses (haricots secs, lentilles, pois etc…) et les eaux riches en minéraux.

– Les adolescents ont des besoins en fer augmentés notamment chez les filles. Ils sont de 16 mg/j chez les filles et 13 mg/j chez les garçons. En France, on estime que 25% des filles auraient une alimentation trop pauvre en fer, responsable d’une anémie et d’une fatigue chronique. On en trouve essentiellement dans les viandes et les fruits de mer.

 

III) Recommandations

Leur mise en œuvre peut être plus complexe durant cette période du fait du désir d’autonomie des jeunes, des modifications de l’image du corps et des modifications de mode de vie telles que : changement du contexte scolaire et extrascolaire, transformation des rythmes et composition des repas (période où ils sont déstructurés) et utilisation importante des écrans. Une communication adaptée est nécessaire pour que les conseils soient compris.

 

Quels sont ces conseils ?

Privilégier la diversité et la variété, prendre de vrais repas à intervalles réguliers, en laissant de côté pendant ce temps-là ses autres activités (pas de télévision ni de portables), consommer suffisamment de féculents, de légumes, de légumineuses, de fruits et de produits laitiers, limiter les sodas et les produits riches en graisses, éviter de grignoter entre les repas, prendre conscience que l’alcool n’est pas bon pour la santé.

 

Le cocktail à éliminer : canapé + TV + ordinateur + grignotage

– D’une façon générale, les portions sont plus grandes que celles recommandées chez les adultes. Si l’activité physique est légère, la ration calorique d’un garçon avoisine les 2500 calories, celle d’une fille 2300 calories ;

– Limiter les matières grasses (sauces, mayonnaise…) et faire attention aux produits transformés à base de volaille riches en graisse (nuggets, cordon bleu) ;

– Concernant les produits sucrés : éviter d’en consommer plus d’1 portion/jour, ne pas prendre d’édulcorants car ils maintiennent une appétence pour le goût sucré ;

– Les boissons : limiter celles qui sont sucrées ou au goût sucré (édulcorées), proscrire celles qui contiennent de la caféine. Attention aux prémix très appréciées des adolescents en raison de leur saveur douce : elles contiennent 5 à 7% d’alcool mélangé à un soda très sucré et elles créent un risque d’alcoolodépendance ;

– Consommer chaque jour 5 portions de légumes et fruits, 4 produits laitiers (attention aux crèmes desserts, flans etc…), 4 à 5 portions de légumineuses, céréales et féculents, 1 portion de viande ou poisson (notamment les poissons gras qui apportent de la vitamine D) ;

– Ne pas négliger le petit-déjeuner qui est souvent pris vite ou pas du tout (on préfère se lever plus tard). Ce repas du matin redonne au corps l’énergie dont l’adolescent a besoin pour un bon rendement à l’école. Il empêche aussi les fringales de la matinée. Pour l’encas de 10 h et le goûter de l’après-midi, privilégier une boisson non sucrée et un fruit ou un produit céréalier.

 

Le fast-food est-il dangereux pour la santé ?

Il jouit d’une grande popularité auprès des jeunes car il est rapidement disponible, relativement bon marché et consommé dans une atmosphère détendue. Cependant, il contient une grande quantité de calories, de graisses, de sucre et de sel. Il ne faut donc pas dépasser 1 ou 2 repas fast-food par semaine.
 

Conclusion :

L’alimentation participe à la réassurance de l’adolescent lorsqu’elle est partagée en famille, à la découverte quand elle est prise entre copains, au maintien de la santé quand elle est équilibrée.
Les adolescents ne sont pas des adeptes uniquement de la « malbouffe », ils restent attachés aux valeurs familiales mais il faut les aider et les accompagner, leur donner des conseils simples qui pourront être suivis sans tout interdire (par exemple un fast-food de temps en temps). Il n’en reste pas moins que l’obésité infanto-juvénile et les troubles de conduite alimentaire sont une problématique importante à ne pas négliger et où l’accompagnement des familles est nécessaire.
 
Bibliographie :

– CREDOC, Enquête INCA 2, P.Hébel, éditions TEC et DOC
– L’alimentation des adolescents, Société Suisse de Nutrition, 2011
– Haut Conseil de la Santé Publique, 30 juin 2020

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