Les Oméga3 : DHA (acide docosahexanoic) et EPA (acide ecosapentanoic) ont été utilisés dans des études afin d’évaluer leur efficacité clinique dans différents domaines :
Neurologique et psychique
On a constaté chez 3884 personnes dépressives une concentration basse d’Oméga3 et une concentration élevée d’Oméga6 : un traitement serait-il bénéfique ? Dans une étude portant sur 1200 patients une posologie supérieure à 2g/j a entrainé une amélioration de l’anxiété. On a démontré aussi une action sur les syndromes dépressifs notamment du post-partum. Dans plusieurs maladies psychiatriques (schizophrénie, bipolarité) la prescription d’Oméga3 permet de diminuer la posologie des traitements antidépresseurs
Cardiovasculaire
Les résultats dans ce domaine sont contradictoires bien que l’AHA (American Heart Association) préconise l’utilisation des Oméga3 chez des patients ayant des antécédents d’infarctus et d’insuffisance cardiaque. On sait qu’ils diminuent les triglycérides mais augmentent le LDL, ils sont anti inflammatoires, diminuent les plaques d’athérosclérose, diminuent la tension artérielle. Les études GISSI (11324 patients, 0,85g/j d’Oméga3) et JELLIS (18645 patients, 1,8g/j d’Oméga 3) ont montré une diminution de 15 %et 19% respectivement d’évènements cardiovasculaires. Cependant les japonais représentaient une grande partie de cette population : on sait que leur alimentation est basée plus qu’en occident sur la consommation de poissons ce qui peut être considéré comme un biais Par contre une méta analyse sur 10 essais ( 77917 patients , entre 226 et 1800 mg/j ) n’a montré aucune relation avec des maladies cardio vasculaires Il est possible que des doses supérieures à celles utilisées dans les études aient des effets positifs ( 3 à 4g/j diminuent de façon significative les triglycérides )
Métabolisme glucidique et diabète ?
Une étude réalisée chez des patients à haut risque de DT2 a mis en évidence un effet sur l’insulinorésistance et les TG mais pas sur l’HBAIC et la glycémie à jeun
si l’on reste dans le domaine du diabète signalons une anecdote : un greffe de peau de poisson sur la plaie d’un pied a permis une cicatrisation post chirurgicale plus rapide qu’avec des traitements classiques. À voir …
Maladies hépatiques et obésité
Dans l’obésité il y a une augmentation des graisses viscérale et hépatique, ce qui représente un facteur de risque cardio vasculaire les Oméga3 pourraient être susceptibles d’avoir un effet positif mais rien n’a été prouvé, une étude chez 50 obèses n’ayant pas montré de différence avec un placebo
Cancer du sein
Les femmes qui ont un taux naturel plus élevé de DHA et d’EPA ont moins de cancers du sein que les autres : la supplémentation pourrait-elle être utile ? Une méta analyse de 16 études a mis en évidence une diminution de cancers du sein sous de fortes doses d’Oméga 3(> 1,8g/j). On sait que les événements cardiaques sont la 2ème cause de mortalité chez les femmes présentant cette pathologie les Oméga3 auraient un effet bénéfique sur ces complications contrairement à la population générale .Enfin ils auraient un effet bénéfique sur les troubles cognitifs survenant après chimiothérapie
Par contre il n’y aurait pas d’action sur les autres types de cancers
Maladies rénales
9 essais randomisés (444 patients) ont mis en évidence une baisse de la protéinurie chez des patients atteints de maladie rénale chronique avec une tendance au ralentissement de l’évolution vers l’insuffisance rénale terminale. Cet effet est, cependant dose dépendant (entre 2 et 5g/j) les critères de plus grande efficacité étant un âge > 40 ans et le sexe masculin.
Syndromes aigus
Un effet bénéfique a été retrouvé dans les services de réanimation chez des patients recevant une nutrition entérale les problèmes hémodynamiques et infectieux étaient moins importants permettant de réduire le nombre de jours passés dans ces services très spécialisés
Quelques effets anecdotiques ont été décrits : sur des syndromes oculaires (syndrome sec) ou cutanés (psoriasis)
En conclusion le traitement par Oméga3 ne semble pas avoir fait ses preuves sur le plan clinique : les résultats les plus probants concernent les syndromes psychiatriques et le cancer du sein ainsi que la baisse des triglycérides
Des études supplémentaires sont nécessaires en utilisant des doses plus importantes (>2g/j) ou une forme purifiée d’EPA (IPE) qui n’augmenterait pas le LDL, facteur de risque important sur le plan cardio vasculaire