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Effets des additifs alimentaires

News numéro 16 : septembre 2020

Avec l’essor des aliments industriels, l’usage des additifs s’est généralisé. De nombreuses polémiques existent à propos de certaines substances considérées comme dangereuses par quelques milieux scientifiques. Les effets réels de ces composants sur la santé restent largement méconnus. Une étude sur l’utilisation des additifs alimentaires menée par l’observatoire de l’alimentation en collaboration avec l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation (ANSES) et l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) a analysé plus de 30 000 produits sur le marché français entre 2008 et 2016. Elle a été menée sur plus de 30 catégories d’aliments. Seul point faible : les confiseries n’ont pas été prises en compte. Les résultats ont montré une baisse de l’emploi des additifs habituellement utilisés. Le nombre d’aliments sans ces composants est passé de 13,7% à 18,3% mais ils restent cependant encore très présents. Durant l’étude, 78% des produits analysés comptaient au moins 1 additif parmi leurs ingrédients et 53% en comptaient 3.
Il y aurait 47 additifs alimentaires à proscrire de notre alimentation en raison de leur effet néfaste sur la santé. En voici quelques exemples :

 

– Les colorants (E100-E199)

On leur impute un risque  allergène  (E102, E104, E120, E132). Parmi les caramels colorants (E150), certains peuvent provoquer des convulsions. Une étude parue dans le Lancet en 2007 montre que certains pourraient être une source d’hyperactivité chez les enfants.

 

– Les conservateurs (E200-E299)

Le salpêtre peut être toxique à fortes doses.
Les sulfites utilisés en vinification peuvent provoquer des réactions chez des personnes à terrain allergique ou les asthmatiques. Les nitrites présents dans la charcuterie et les viandes sont classés par l’OMS comme probablement cancérigènes donc prudence !

 

– Les additifs à base de phosphate

On les retrouve dans la charcuterie et les produits boulangers. Les apports nutritionnels conseillés  sont de 550 mg/jour. Au-delà on a un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires. Or, la consommation actuelle varie de 1200 à 1500 mg/jour.

 

– Les édulcorants (E900-E999)

Le plus connu est l’aspartame (E951), qui est accusé par ses détracteurs de nombreux maux (tumeur au cerveau, hyperactivité…) sans preuve scientifique. L’autorité sanitaire européenne reconnaît que seules des doses massives jamais consommées dans la réalité pourraient avoir des effets dangereux. Cependant, il est accusé de déclencher une sensation de faim et donc d’augmenter la prise alimentaire. En revanche, sous l’effet de la chaleur, l’aspartame se décompose en un dérivé toxique, le dicétopipérazine (DCP). Citons aussi la saccharine (E954) suspectée d’être cancérigène mais de moins en moins utilisée. Autre additif suspect (toujours autorisé) : le cyclamate de sodium (E952). L’acetasulfame (E950), innovation plus récente, ne génèrerait pas à doses faibles d’effets toxiques.

 

– Le dioxyde de titane (E171) présent dans les pâtisseries, les bonbons et les dentifrices peut être responsable d’atteintes neurologiques. Selon une étude de l’INRA, on a montré son effet cancérigène en laboratoire.

 

– Les parabènes (E214 à E219) présents dans la charcuterie, les pâtes à tartes, les biscuits et les cosmétiques ont été associés au cancer du sein. Ils agiraient comme des œstrogènes sur notre corps.

 

– Le glutamate monosodique (E620 à E625) présent dans les chips, les soupes industrielles et dans de nombreux plats préparés est considéré comme étant inoffensif par certains scientifiques mais comme un poison alimentaire par d’autres. Ils disent qu’il présenterait de graves risques au niveau cérébral, jouerait un rôle dans les maladies neuro-dégénératives et serait un dérégulateur hormonal.
 
Pour conclure, il reste des incertitudes sur les risques. On se pose aussi des questions sur l’exposition cumulée à plusieurs additifs puisqu’ils sont évalués de façon individuelle. Y a-t-il des effets synergiques, antagonistes ? Pour le moment on ne sait pas répondre.
Il faut se rappeler cependant qu’ils ont suivi un long processus d’évaluation scientifique avant d’être autorisés. 
Il est préférable de bien lire les étiquettes des produits qu’on achète afin d’en consommer le moins possible, et d’éviter les produits comportant plus de 3 additifs différents.
Il faut bien avoir en tête que dans les facteurs de risque maladie/mortalité, l’alcool et le tabac sont les premiers avec un niveau de preuve avéré, de même que le surpoids lié à des apports excessifs en calories. Et pourtant, les produits riches en calories et en alcool ne sont pas interdits. Chercher à manger équilibré frais et non transformé est un bon moyen d’être peu exposé aux additifs.
 
Bibliographie :
Food additives and hyperactive behaviour in 3-year-old and 8/9-year-old children in the community : a randomised, double-blinded, placebo-controlled trial
The Lancet, vol 370 issue 9598, 3 novembre 2007
 
Bilan et évolution de l’utilisation des additifs dans les produits transformés
Aurore Coudray, Charlene Battisti et coll
anses-02860704, juin 2020

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