L’Organisation Mondiale de la Santé, aujourd’hui, tire la sonnette d’alarme sur la surconsommation de sel, dans les sociétés occidentales notamment. Les 3 articles qui suivent vont nous permettent de mieux comprendre les effets, bénéfiques et néfastes, du sel sur notre métabolisme. Ils nous donnent aussi quelques clefs pour en diminuer sa consommation.
- Qu’est-ce que le sel ?
Il est important de faire la différence entre les sels minéraux en général (vitaux pour notre organisme) et le sodium en particulier (dont l’excès peut être néfaste). Le sel de table est constitué de chlore et de sodium : Dans 1g de sel il y a 600mg de chlore et 400 mg de sodium d’où le nom de chlorure de sodium.
C’est le sodium qui est néfaste. Les autres sels minéraux notamment potassium, magnésium et calcium sont bénéfiques. Il a été montré que le ratio sodium / potassium doit idéalement être de 1/3 or, c’est plutôt l’inverse dans l’alimentation occidentale
Quant au calcium on connaît son rôle important dans la consolidation des os.
2. Où trouve-t-on du sel ?
En France la consommation de sel avoisine les 10g/jour (4g de sodium) alors que l’OMS (organisation mondiale de la santé) en recommande 5g/jour (2g de sodium) soit 2 fois moins
Le sel ajouté par le consommateur lui même représente 1 à 2g/j soit seulement 10 à 20% des apports quotidiens près de 80% de ces apports sont ainsi liés aux aliments manufacturés (charcuteries, fromages, plats cuisinés etc…)
Une étude récente a montré que 89,1% des français consommeraient trop de sodium (>2g/j) et 77% pas assez de potassium (<3g/j)
3. Effets sur la santé
• Les bienfaits
Le sel gouverne avec le potassium tout l’équilibre hydrique de l’organisme : Il règle la répartition de l’eau corporelle. La totalité du sel apportée par l’alimentation est en permanence absorbée dans le tube digestif pour rejoindre le sang. Le surplus est filtré et éliminé par les reins en même temps que la quantité d’eau nécessaire.
Parmi les autres bienfaits on peut noter la bonne transmission de l’influx dans les tissus nerveux et musculaires, le maintien de l’équilibre acide basique, l’amélioration de l’appétit (c’est un exhausteur de gout), une meilleure récupération pour les sportifs (il faut compenser la perte en eau mais aussi en sel). Par ailleurs, il est vivement conseillé de consommer plutôt du sel iodé
• Les dangers d’un excès de sel
Aggravation des phénomènes de rétention d’eau avec œdèmes des membres inférieurs, augmentation de la tension artérielle, risque d’ostéoporose : des canadiens (broc) ont montré l’existence d’une protéine qui contrôle l’absorption et l’excrétion du sodium et du calcium de façon simultanée. Ainsi dans une alimentation riche en sel il y a aussi une élimination importante de calcium, ce qui favorise les fractures osseuses
• Les effets néfastes d’un manque de sel
On pense souvent à une alimentation trop riche en sel mais une consommation trop basse peut avoir des effets secondaires notamment chez les personnes âgées : Altération des fonctions du système nerveux, déshydratation, manque d’appétit, faiblesse musculaire et hypotension, troubles de la mémoire et démences d’origine vasculaire
• Les pathologies associées
Les principales conséquences sont d’ordre cardio vasculaire, le plus souvent liées à l’hypertension artérielle : Infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, ruptures d’anévrisme, insuffisance cardiaque
Les personnes qui sont déjà atteintes de diabète ou d’insuffisance cardiaque sont plus sensibles encore aux effets négatifs du sel
Une grande étude internationale (Mozaffarian)réalisée dans 66 pays a montré qu’un régime riche en sel (sodium > 2g/j) serait responsable de 1,65 millions de décès /an
La grande étude PURE a observé l’impact des habitudes alimentaires de 138 527 patients au travers de 21 pays entre 2003 et 2013 : le constat est celui d’un risque cardio vasculaire important pour une consommation de sel <3g/j (1g de sodium) et > 8g/j (3g de sodium)
Une autre étude menée dans 17 pays (O Donnel) a mis en évidence un risque plus faible pour une consommation de sel comprise entre 3 et 6g/j (entre 1g et 2,5g de sodium), et de potassium > 1,50g/j.
Conclusion
Pour une alimentation équilibrée il faut diminuer la consommation de sel d’une part et augmenter celle du potassium d’autre part
Mais attention, cependant, aux régimes sans sel qui peuvent être néfastes
Il faut considérer aussi la consommation globale de sels minéraux en incluant les autres apports essentiels comme l’eau de boisson, les fruits et légumes et tous les aliments riches en minéraux
On pourra ainsi diminuer le nombre des maladies cardio vasculaires qui reste encore trop important
Bibliographie
1) The epithelial sodium/proton exchange ris necessary for renal and intestinal calcium (re)absorption
Pan W Borovac J , Spicer Z
Am J Physiol renal physiol 2012 apr 302 (8) 943-56
2 ) Global sodium consumption and death from cardiovascular causes
Mozaffarian D , Fahimi S
N engl j med 2014 aug 14 371(7) : 624-34
3) Association of fats and carbohydrate intake with cardio vascular disease and mortality in 18 countries from five continents ( PURE) : a prospective cohort study lancet 2017 aug 28
4 ) Urinary sodium and potassium excretion , mortality and cardiovascular events
O Donnell M , Mente A
N engl J med 2014 aug 14 371 (7) 612-23