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Inactivité de la jeunesse : l’ANSES tire la sonnette d’alarme

News numéro 17 : décembre 2020

Santé, nous le savons tous, rime avec activités physiques de tout ordre. Son ennemi : la sédentarité, notamment derrière un écran… Face à cela, l’Anses a justement sorti ces derniers jours un rapport sur les risques sanitaires associés à la sédentarité et à l’inactivité physique des enfants et adolescents. Il ressort de ce rapport d’expertise que les deux tiers des 11-17 ans se situent à un niveau de risque élevé, pouvant entraîner surpoids, obésité, troubles du comportement alimentaire ou encore une qualité du sommeil et de vie altérée. Ainsi, l’Anses alerte les pouvoirs publics sur la nécessité de promouvoir et renforcer l’activité physique dès l’adolescence, pour ne pas en subir les conséquences à l’âge adulte…

 

L’adolescence est une période où l’enfant se construit et se transforme en traçant ses repères vers l’âge adulte. Durant cette phase, les habitudes prises ont souvent tendance à être conservées voire accentuées avec le temps. L’Anses a donc cherché à savoir, à l’aide de l’étude INCA3 (troisième étude sur les consommations et les habitudes alimentaires de la population française), comment les adolescents se comportaient dans leur quotidien, en s’appuyant notamment sur deux critères-clés, spécifiques aux 6-17 ans, déjà préalablement identifiés dans son avis 2016 :

– la sédentarité : le temps passé, assis ou allongé, devant un écran de loisirs (télévision, ordinateur, tablette, téléphone, jeu vidéo…), hors temps scolaire. Lorsqu’il est supérieur à 2 heures par jour, ce « temps écran » peut constituer un risque pour la santé ;

– l’inactivité physique : lorsque l’activité physique est inférieure à 60 minutes par jour, incluant le sport pratiqué pendant le temps scolaire, les jeunes sont considérés comme insuffisamment actifs.

Et le constat est sans appel. Parmi les jeunes de 11 à 17 ans, il ressort que :

– 66 % présentent un risque sanitaire préoccupant, caractérisé par le dépassement simultané des deux seuils sanitaires identifiés : plus de 2 heures de temps d’écran et moins de 60 minutes d’activité physique par jour ; La multiplication, ces dernières années, des « sollicitations technologiques » (diversité des supports, des offres, des modes…), accentuée par un contexte sanitaire extraordinaire sur cette année 2020, sont des facteurs pouvant contribuer à l’augmentation de cette tendance à l’inertie.

– 49 % présentent même un risque sanitaire très élevé, caractérisé par des seuils plus sévères encore, soit plus de 4h30 de temps d’écran journalier et/ou moins de 20 minutes d’activité physique par jour. Parmi ceux-là, 17 % sont même particulièrement exposés, cumulant des niveaux très élevés de sédentarité (plus de 4h30 d’écran par jour) et d’inactivité physique (moins de 20 minutes par jour).

– le niveau de sédentarité est plus élevé encore chez les adolescents les plus âgés (15-17 ans) et chez les jeunes issus des milieux les moins favorisés.

– Par ailleurs, pour les 11-14 ans, les filles sont moins nombreuses (15,5%) que les garçons (24%) à pratiquer au moins 60 minutes d’activité physique par jour.

De tels résultats sont tout simplement alarmants pour l’Anses, tant il est très rare qu’une étude de risque révèle que les deux tiers de la population étudiée présentent un dépassement des seuils sanitaires, et donc un risque potentiel fort pour sa santé.

 

Comment sortir de cette spirale ?

Selon L’Anses, les niveaux élevés de sédentarité, c’est-à-dire des temps longs dédiés aux écrans, restent le plus souvent associés à des risques de surpoids et d’obésité chez les enfants, mais aussi à des troubles du comportement alimentaire ainsi qu’à une qualité du sommeil et de vie altérée. La pratique d’une activité physique régulière permet d’atténuer ces effets néfastes sur la santé. Et au-delà de la pratique sportive à part entière, le simple fait de se déplacer à pied, jouer à des jeux de plein air, porter une charge, ou encore monter ou descendre les escaliers contribuent également à l’activité physique.

Mais, simplement considérée jusqu’ici par l’Anses comme un outil bénéfique et contribuant au bien-être et à la santé, elle recommande désormais de considérer son absence ou une pratique insuffisante comme un facteur de risque sanitaire à part entière, au même titre donc que les comportements sédentaires.
Dans son avis de 2016, L’Anses préconisait de rompre le plus régulièrement possible les temps de sédentarité (se lever, s’étirer…) et de diminuer les « temps d’écran » en les remplaçant par des périodes d’activité physique, y compris de faible intensité et de courte durée. Au-delà de ces recommandations, l’Anses alerte aujourd’hui les pouvoirs publics pour des mesures renforcées à ce sujet dans le cadre du Plan national nutrition santé (PNNS), et insiste sur la nécessité de promouvoir des actions :

– pour lutter contre la sédentarité chez les jeunes, et en particulier envers les adolescents les plus âgés (15-17 ans) et ceux dont le niveau social est le plus faible ;

– pour développer l’activité physique des jeunes adolescentes à travers notamment la sensibilisation des enfants/adolescents, parents et personnels éducatif.

 

Ces actions devront associer lutte contre la sédentarité et lutte contre l’inactivité physique, de façon à réduire la prévalence des profils les plus à risque.

D’une manière générale, l’Agence rappelle que la réduction des risques liés à la sédentarité et à l’inactivité physique passe par la création d’un environnement global favorable à l’évolution des comportements, tant à l’échelle individuelle que collective : à la maison, à l’école, dans l’espace public à travers le développement des pistes cyclables… Elle rappelle en ce sens l’importance des actions menées par Santé publique France dans le cadre du PNNS, qui visent l’émergence d’un environnement favorable à un style de vie actif, l’amélioration des connaissances et des compétences des publics, et l’implication des professionnels de la santé, du social et de l’éducation.

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