1) Qu’est ce que le sucre ?
Le sucre est en fait constitué de l’association de 2 molécules : le glucose et le fructose. Peu de temps après le repas, les molécules de glucose se retrouvent dans le sang et sont disponibles pour assurer le fonctionnement des différentes parties du corps. Une partie sera aussi stockée dans le foie et les muscles pour constituer des réserves d’énergie. Certaines de nos cellules sont dites glucodépendantes, c’est à dire qu’elles utilisent le glucose comme unique source d’énergie : c’est le cas des cellules nerveuses par exemple.
Ainsi, l’ organisme n’a pas besoin de sucre pour fonctionner mais de glucose qui apporte de l’énergie. Or, le glucose se trouve dans une quantité d’aliments autres que le sucre.
Les produits sucrés peuvent avoir 2 conséquences délétères :
– une augmentation de la glycémie ( hyperglycémie)
– une surcharge pondérale : si les stocks de sucre de l’organisme sont complets, le sucre en excès va être transformé, via une série de réactions métaboliques, en lipides qui, à leur tour, vont être mis en réserve dans le tissu adipeux.
Faut-il pour autant bannir les produits sucrés ?
Certainement pas car ils sont une source de plaisir mais en prenant certaines précautions. Il faut savoir que le gout sucré est inné chez l’homme : dès 4 mois, l’embryon réagit avec plaisir à ce goût.
2 ) Peut-on manger du sucre quand on a un diabète ?
- Quasiment tout le monde pense qu’une personne diabétique ne peut consommer ni sucre ni produits sucrés. Il est certain que la prise de sucre ou d’aliments à index glycémique élevé peut engendrer un pic d’hyperglycémie. Lorsqu’on a un diabète et qu’on est gourmand il n’est pas toujours évident de se restreindre et, pour cause, une alimentation équilibrée représente un véritable traitement au même titre que l’activité physique et les médicaments . Le sucre et les matières grasses sont alors considérés comme les ennemis jurés de l’alimentation. Mais qu’en est-il exactement ? est–on obligé de supprimer les petits plaisirs ? il n’en est rien à condition de connaître quelques bonnes astuces …et de ne pas en abuser. Aucun aliment n’est à bannir complètement : il suffit de ne pas les manger entre les repas et de les prendre en dessert d’un repas riche en fibres
- Il faut considérer aussi le type de diabète
– dans le type 1 : les doses d’insuline rapide sont adaptées en fonction de la quantité de glucides et donc d’un dessert sucré
– dans le type 2 : on essaie de limiter sans supprimer le sucre mais en évitant les produits trop sucrés et trop gras
c . Qu’en est-il du fructose ?
C’est un sucre extrait des fruits : il a moins d’effet sur la glycémie. Cependant certaines études ont montré qu’il pouvait augmenter le taux de triglycérides dans le sang ce qui constitue un facteur de risque cardio-vasculaire et de résistance à l’insuline. Il pourrait aussi contribuer au gain de poids car sa consommation peut avoir des effets indésirables sur le taux sanguin de 2 hormones liées à la satiété et à l’appétit (la leptine et la ghréline) notons que le sirop d’agave contient 60 à 90% de fructose
Ne généralisons pas aux fruits. Il fut un temps où on interdisait les fruits aux diabétiques sous prétexte qu’ils contenaient du sucre. N’oublions pas qu’ils font partie de l’équilibre alimentaire : ils apportent de l’eau, des fibres , des vitamines, des minéraux et des antioxydants. Il convient de ne pas dépasser 3 fruits /jour en les répartissant aux 3 repas pour éviter les pics de glycémie. Certains sont plus sucrés que d’autres et il faut en tenir compte.
Les pâtisseries ne sont pas interdites non plus, mais elles doivent rester exceptionnelles chez le type 2 en évitant au maximum les produits industriels.
Au total : le diabète n’interdit pas la consommation de produits sucrés. Aucun aliment n’est à bannir il suffit de bien les choisir et de consommer avec modération les plaisirs trop sucrés ou trop gras.
Bibliographie :
-Miller A dietary fructose and the metabolic syndrome curr opin gastroentero 2008 mar ; 24 (2) 204-9
-agence francaise de sécurité sanitaire des aliments glucides et santé : état des lieux et recommandations