En 2050, 9 milliards d’hommes peupleront la terre. Actuellement une personne sur trois dans le monde est victime de mal-nutrition, les carences touchant en priorité les femmes enceintes et les enfants. Depuis plusieurs années des scientifiques réfléchissent à des sources alternatives de protéines, de vitamines et de sels minéraux. Parmi les voies d’avenir, il y a celle des insectes comestibles. Depuis longtemps déjà, ils sont utilisés en Afrique et en Asie. Certains sont même considérés comme des mets savoureux. Contrairement aux mammifères et aux poissons qui ont besoin d’eau, les insectes arrivent à proliférer partout en s’adaptant à tous les climats. Les mouches et les asticots sont déjà employés comme substituts aux graines et aux matières grasses dans le régime alimentaire du bétail comme des poissons.
– Quels sont leurs avantages ?
Ils contiennent des protéines, nécessaires à la création et au renouvellement des cellules. Arnold van Huis observe que 100g de chenilles fraiches apportent à l’organisme une quantité de protéines supérieure à la quantité équivalente de lait, comparable à celle des œufs, mais inférieure à celle des viandes de poulet, de bœuf ou de poisson. Leur composition en acides aminés, donc leur qualité est comparable à celle de la viande et supérieure à celle des céréales. La richesse en lipides, en minéraux ( surtout fer et zinc) et en vitamines est un autre atout qui plaide en leur faveur. Cependant tous les insectes n’ont pas la même valeur nutritionnelle : en dehors des chenilles, les plus intéressants sont les vers de farine, les grillons et les sauterelles.
– L’envers du décor, les risques ne doivent pas être sous-estimés :
On sait que certains d’entre eux secrètent des substances toxiques, d’autres sont porteurs de virus ou de parasites. Ils peuvent aussi provoquer certaines allergies. Par ailleurs, les insectes adultes contiennent 10 à 15% de chitine indigestible il faudrait donc les décortiquer avant de les manger.
Des études restent à faire mais, riches en protéines et pauvres en lipides, les insectes sont considérés comme une réelle alternative alimentaire par l’ONU. Une alimentation à base d’insectes pourrait permettre à chacun de manger à sa faim tout en se montrant soucieux de l’écologie.
Cependant, Les européens sont-ils prêts à franchir le pas ? alimentation pour le bétail oui, pour l’homme ? L’avenir nous l’apprendra.
Sources :
Pierre Feuillet , membre de l’académie des technologies et de l’académie d’agriculture
Arnod va huis , entomologiste de l’université de Wageningen( pays bas)