Les problèmes liés au vieillissement : y a t-il des solutions ?
De nombreux travaux mettent en avant le rôle déterminant des facteurs nutritionnels pour retarder le vieillissement et prévenir ou du moins limiter la survenue des pathologies liées à l’âge.Or, quelques études montrent que la prévalence de la malnutrition est assez élevée chez les personnes âgées. On sait aussi que de nombreux problèmes nutritionnels sont liés à la physiologie du vieillissement : il faut donc adapter l’alimentation afin de les gérer le mieux possible :
- La sarcopénie : il s’agit d’une diminution de la masse musculaire impliquant une diminution de la force musculaire de la personne âgée. Deux hypothèses sont émises pour expliquer ce phénomène : la réduction des activités physiques et la réduction des apports alimentaires. Cela induit des troubles de la marche et de l’équilibre, la malnutrition protéino-énergétique influe directement sur cet aspect.
– Cuisson de la viande, une étude publiée récemment par C.Buffière (1) a montré que le mode de cuisson pouvait avoir une action sur la digestion des protéines. Cette étude a été conduite chez 10 personnes âgées entre 70 et 82 ans. Chacune recevait 2 repas, l‘un fait de viande bœuf cuite à 55°C pendant 5 min, l’autre à 90°C pendant 30mn. L’absorption des acides aminés a été étudiée en post prandial : les résultats montrent une synthèse protéique plus faible avec le 1er repas ( viande moins cuite) indiquant une moins bonne assimilation des acides aminés. On peut donc conclure que les personnes âgées doivent manger de la viande plus cuite pour limiter la sarcopénie.
– Moment de la prise alimentaire, une autre étude réalisée par Kouw (2) s’est intéressée à l’heure de l’ingestion protéique chez 48 personnes âgées en moyenne de 72 ans en utilisant de la caséine marquée soit 40g soit 20g : la prise de protéines a eu lieu avant le coucher, des prélèvements sanguins et musculaires ont été faits toute la nuit. Les résultats montrent une augmentation de la synthèse protéique au cours de la nuit plus marquée avec 40 g de caséine indiquant la nécessité de donner des protéines à la personne âgée le soir au diner
– Influence de l’exercice : JC Luc a montré que l’utilisation des protéines était plus importante après un exercice.
- l’ostéoporose : c’est une accentuation pathologique du vieillissement physiologique de l’os, entrainant des chutes et des fractures : le manque d’exercice physique joue un rôle important, mais n’oublions pas le rôle considérable des facteurs nutritionnels que sont le calcium et la vitamine D. Les besoins en vitamine D sont de 10 à 15 microgrammes /jour, ceux de calcium de 1200 mg/jour
- les altérations des capacités digestives entrainant des gastrites chroniques, aggravées par la malnutrition
- l’altération de la dentition qu’il ne faut pas oublier de détecter
- les troubles des sens (goût et odorât) qui altèrent la détection des saveurs et diminuent le plaisir de manger
- les problèmes hydriques : les pertes en eau sont plus importantes chez la personne âgée liées à l’altération de la fonction rénale, aux médicaments, à la chaleur etc…parallèlement on note une diminution de la sensation de soif ce qui aggrave le phénomène. Il est donc capital de lui donner régulièrement à boire même si elle n’en éprouve pas le besoin.
L’ensemble de ces problèmes peut conduire à une malnutrition voire une dénutrition.
On voit donc la nécessité d’une alimentation équilibrée, variée, régulière. Il importe aussi de redonner le gout de manger aux personnes qui ne l’ont plus et les encourager à faire une activité physique qui peut augmenter la sensation de faim.
Bibliographie
1 )Buffière C. & al. AM ; J. Clin. Nutr. 2017 ; 106 : 1256-66. Doi : 10.3945/ajcn.117.158113
2 )Kouw IWK. & al. J. Nutr 2017 ; 147 : 2252-61. Doi : 10.3945/jn.117.254532
3) Luc JC am j clin nutr 2011 vol 93 p322-331