Edito
Depuis quelques jours, semaines, mois, la France, l’Europe, le monde font face à un nouveau coronavirus, SARS-Cov-2, appelé Covid 19. Cela oblige les gouvernements à prendre des mesures sans précédent et nous, citoyens du monde, devons prendre nos responsabilités pour aider à lutter
contre cette épidémie …
Nous sommes confinés, « restez chez vous », pour endiguer la propagation. Pour l’équipe de la M.N.D c’est l’occasion de travailler à cette nouvelle newsletter qui a pour thématique ce trimestre-ci « les vitamines et les minéraux ». Ca tombe bien car pour combattre les virus, quoi de mieux qu’une bonne dose de vitamines et minéraux !
Au-delà d’explications scientifiques sur ce que sont ces « petites bêtes », nous vous proposons un éclairage sur une conférence pour aborder la question de l’obésité. Nous revenons sur ce point dans la rubrique « En Bref ». Nous vous informons aussi sur ce qui va se passer prochainement sur le territoire brétillien et ce, malgré des mesures nous empêchant de profiter de ce programme. Enfin, profitons du temps que nous avons pour passer en cuisine avec une recette à base de … fruits !
A vos agendas
« Manger », compagnie ZYGOMATIC | Jeudi 9 Avril, 20h30 | Centre culturel « L’Odyssée », Dol de Bretagne
« Une épopée absurde, poétique et musicale au cœur de notre assiette. Quatre comédiens-chanteurs choisissent les
armes de l’humour pour nous plonger dans l’histoire de l’homme et de son alimentation. Un réquisitoire burlesque qui
nous questionne sur l’industrie agrochimique, l’agriculture productiviste, la société de consommation, la malbouffe… Ce
que le spectateur voit est drôle, ce qu’il entend est vrai. “Manger”, un spectacle engageant, un terreau théâtral
idéalement fertile pour cultiver sa pensée..»
Contact : odysseedol@orange.fr ou http://dol-de-bretagne.fr/upload/Odyssée%20-%20plaquette%20spectacles%20saison%
202019-2020.pdf
Retour sur action
L’obésité, un accompagnement à renforcer – Espace des sciences, Rennes
Le mardi 18 février dernier l’Espace des Sciences de Rennes a reçu le Professeur Jacques Delarue, Directeur du département de nutrition du CHU de Brest et le Professeur Jean-Michel Oppert du Service de nutrition de la PitiéSalpêtrière à Paris en partenariat avec la CPAM pour aborder la question de l’obésité.
L’obésité est une maladie chronique en progression avec de vrais enjeux de santé publique et humains, les risques de développement de complications sont accrus, sa prise en charge est complexe et nécessite l’implication du patient mais aussi celle des services pluridisciplinaires qui accompagnent les patients.
L’obésité reste aujourd’hui définie comme un excès de masse grasse dont le critère de diagnostic est la mesure de l’indice de masse corporel (IMC). L’obésité augmente partout dans le monde comme en France, tant pour les adultes que pour les enfants. La prévalence de l’obésité est différente en fonction de certains éléments qui ont évolués ces dernières années, le mode de vie, le temps passé assis et la sédentarité ainsi que des habitudes de consommation qui montrent une
augmentation des portions proposées, les fastfood en étant un bon exemple.
L’obésité résulte d’une balance énergétique non équilibrée dont les apports sont supérieurs aux dépenses et ce, en fonction de certains déterminants : les productions et les consommations alimentaires, les influences sociétales, l’état psychologique, l’activité physique individuelle et environnementale, ainsi que la biologie.
Dans la prise en charge du patient en situation d’obésité, l’objectif majeur au-delà de la perte de poids reste d’améliorer l’état de santé et la qualité de vie. En effet, l’influence de cette pathologie chronique sur des facteurs de comorbidités comme les pathologies métaboliques dont le diabète, les pathologies cardiovasculaires sont bien connus, mais il ne faut pas minimiser l’impact psycho-social, respiratoire avec souvent de l’apnée du sommeil ainsi que des
pathologies mécaniques comme l’arthrose du genou par exemple ayant un retentissement fort sur la qualité de vie. De plus, aujourd’hui le lien entre l’obésité et l’augmentation des risques des cancers les plus fréquents (utérus, œsophage, colorectal…) n’est plus à démontrer. Ce parcours de soin doit s’articuler autour du patient et doit lui être adapté mais le Docteur Opper évoque « qu’il n’y a pas de recette miracle ».
Bien évidement l’approche de l’alimentation est primordiale, 2 grands axes sont à aborder :
- Le comportement alimentaire : l’impact de la restriction et du contrôle de l’alimentation souvent responsable de
frustration et d’excès alimentaire, étant plus en faveur de la prise que de la perte de poids. - Un déficit calorique modéré ayant un effet plus favorable pour une perte de poids sur le long terme que des
approches de restriction calorique importantes entraînant le plus souvent un rebond de poids.
L’activité physique et surtout la diminution du temps passé assis semble être un facteur majeur, sur le plan de la santé et de la réduction des risques, même si l’impact sur la perte de poids est plus modéré, il est montré que l’activité physique permet surtout le maintien de la perte de poids après une approche alimentaire. La chirurgie bariatrique très pratiquée en France par rapport aux autres pays, peut aussi être une solution. Elle a montré de très bons résultats sur la diminution des risques de pathologies associées pour autant la question du suivi post-opératoire persiste. L’importance de ce suivi est due à l’impact de l’opération sur la métabolisation des aliments. Cela implique une surveillance et une complémentation en fer et vitamines, pour lesquelles on remarque une
mauvaise observance à 5 ans.
Revoir la conférence :
En bref
La prévention et la prise en charge de l’obésité, qu’en pense la Cour des comptes ?
Dans un contexte actuel de stabilisation de l’obésité, du surpoids et de l’accroissement des inégalités sociales, la Cour des comptes a récemment publié un rapport portant sur la prévention et la prise en charge de l’obésité. Elle préconise, entre autres, d’accroître l’encadrement de l’offre alimentaire afin de mieux protéger le
consommateur, regrettant la faible régulation des distributeurs automatiques et le manque de législation des stratégies marketing de la grande distribution.
L’interdiction de publicités ciblant les jeunes enfants ne se limite, à l’heure actuelle, qu’à l’audiovisuel public et aux programmes spécifiquement destinés aux enfants. La Cour des comptes suggère d’étendre cette mesure à l’ensemble des programmes audiovisuels, y compris des chaînes privés, aux heures de grande écoute.
Par ailleurs, des taux maximaux de sel, de sucre et de gras dans la composition nutritionnelle des aliments pourraient être adoptés, propose la Cour des comptes, qui suggère également d’avoir recours à un système de taxation pour les produits les plus néfastes.
Enfin, les magistrats encouragent une meilleure prise en charge des enfants atteints de surpoids ou d’obésité, notamment via l’intégration d’interventions pluridisciplinaires (diététiciens, psychologues…) dans le parcours de soins.
En ce qui concerne les adultes, la Cour des comptes regrette « des indications trop larges » à la chirurgie bariatrique. Elle propose également la mise en place d’une expérimentation nationale de prise en charge d’un parcours pluridisciplinaires incluant, entre autres, une orientation du patient vers un dispositif d’activité physique adaptée.
L’éducation thérapeutique des patients atteints de surpoids et d’obésité en milieu hospitalier s’est considérablement développée, constate-t-elle. En revanche, son déploiement auprès des patients suivis en ville pourrait être amélioré.
Le rapport souligne toutefois que « La France fait partie des rares pays qui se sont lancés (…) dans une politique publique de santé nutritionnelle ambitieuse”.»
La prévention et la prise en charge de l’obésité, Communication à la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Novembre 2019
