Si les vertus protectrices pour la santé de l’activité sportive modérée ne sont plus à démontrer, il en est tout autre en ce qui concerne l’activité physique intense.
Les troubles digestifs concernent 30 à 50 % des sportifs et plus particulièrement les marathoniens. Ces troubles sont bien souvent causes d’abandon.
Il semble que la course à pied soit l’activité la plus concernée par ce problème pour plusieurs raisons :
- Les ondes de choc : Générées par la course lors de l’impact au sol, ces ondes se répercutent au niveau abdominal, entrainant des microtraumatismes source d’inflammation, de douleurs voir de saignements.
- L’ischémie d’effort : consiste en une diminution de l’irrigation sanguine du système digestif, au profit des muscles pendant l’effort. La vitesse de digestion est alors ralentie pouvant entrainer ballonnements, diarrhées et vomissements
- L’ischémie de reperfusion : Après l’effort intense, le sang retourne à l’intestin chargé en déchets et oxygène, ce qui a tendance à augmenter le stress oxydant lié à l’activité sportive. Les cellules intestinales sont alors altérées et la perméabilité en résultant favorise le facteur inflammatoire.
- Le leaky gut syndrome ou hyperperméabilité intestinale : la porosité intestinale favorise la diffusion de petites molécules et des agents pathogènes à travers la barrière intestinale, entrainant un inflammation chronique, une diminution des défenses immunitaires, des carences dues au syndrome de malabsorption.
Pour éviter tous ces désagréments quelques conseils peuvent aider :
- avoir une alimentation équilibrée et bien mastiquer
- consommer son repas 3h avant une compétition
- limiter l’utilisation d’anti-inflammatoire non stéroïdien, agressifs pour la muqueuse intestinale
- s’hydrater de façon adaptée à l’intensité de l’effort
- favoriser l’apport en fibres par une consommation régulière de fruits et légumes.
Baska R.S. et al. « Gastrointestinal bleeding during an ultramarathon. » Digestive Diseases and Sciences (1990)
Stuempfle K.J. & Hoffman M.D. « Gastrointestinal distress is common during a 161-km ultramarathon. » Journal of Sports Sciences (2015).